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  Notre drapeau et notre hymne républicain n'appartiennent pas au front national mais à tous les Français.



 







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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 12:15
DDA A la une
[22/01/08]
 
 
Chères amies,

Chers amis,

Je suis allée fêter hier les 5000 entreprises qui ont été créées dans la Région Poitou-Charentes grâce à la Bourse Tremplin pour l'Emploi. Ce dispositif a été mis en place en 2004 quand je suis arrivée à la présidence de la Région.

J'avais souhaité à l'époque que soient aidés les porteurs de projets qui entendent valoriser concrètement leurs talents et leurs compétences en se mettant à leur propre compte. Je voulais que soient notamment soutenus ceux et celles qui mettent en place des services de proximité qu'il s'agisse de commerces, d'ateliers d'artisan, de sociétés d'aide à la personne, de services aux entreprises, d'entreprises du bâtiment et des travaux publics, de sociétés travaillant sur l'image ou sur les technologies de l'information et de la communication.

Cette idée, qui avait germé au fil des rencontres sur les territoires avec des porteurs de projets, des créateurs d'entreprise, des artisans ou des commerçants, était fondée sur plusieurs constats:

* Créer son activité revient à créer son emploi, voire même à générer plusieurs emplois sur un même territoire. Le développement économique de la Région Poitou-Charentes repose sur ce tissu important de TPE, qui contribuent largement à l'activité et à l'attractivité du territoire.

* Au moment où l'Etat se désengage des territoires, rapatrie les services publics dans les grandes agglomérations, et contribue à une désertification à la fois dans les milieux ruraux et dans les quartiers, il devenait impérieux d'accompagner les créateurs d'entreprises pour conserver des services de proximité. La population, notamment les plus fragiles, en a tellement besoin!

* Les créateurs d'entreprises se heurtaient toutefois à de grandes difficultés pour mener à bien leur projet: peu d'accès à l'information, manque de fonds financiers pour obtenir le soutien essentiel des banques, peu d'accompagnement dans l'élaboration du projet, peu de suivi une fois la création effective... De nombreux créateurs devaient renoncer à leurs projets, et quand ils parvenaient, grâce à leur énergie et à leur persévérance, à créer leur entreprise, celle-ci était souvent fermée dès les premières années de son activité.

La Bourse Tremplin pour l'Emploi a été mise en place pour remplir ces objectifs et pour donner le coup de pouce nécessaire aux créateurs d'entreprises pour démarrer leur activité et la développer de manière pérenne: il s'agit d'une aide directe de 1000 à 10000 euros au créateur d'entreprise. Cette bourse est accordée par un jury composé d'élus, d'experts et de partenaires intervenant dans différents domaines (économie, comptabilité, finance, emploi, culture, sport, social...).

Afin d'accompagner chaque porteur de projet durant les différentes étapes de son parcours, 34 « Ateliers de la Création » ont été instaurés par la Région dans chaque Pays ou Agglomérations maillant ainsi tout le territoire régional.

Aujourd'hui les résultats sont là, et j'ai pu le vérifier en écoutant les témoignages touchants et optimistes des créateurs qui se sont lancés dans l'aventure grâce à cette aide régionale. Plus de 500 personnes étaient présentes hier pour échanger, écouter, raconter leur propre expérience, s'informer également des nouveaux dispositifs que met en place la Région pour améliorer encore le soutien aux créateurs d'entreprises.

Des créateurs d'entreprises sont venus sur scène témoigner de leur parcours comme Michael, l'un des premiers bénéficiaires de la Bourse Tremplin pour l'Emploi, qui a créé son activité de maréchal ferrand depuis 2005 et entend aujourd'hui développer encore son métier, ou Isabelle, reconnue travailleur handicapée, qui vient juste de monter sa société de service à la personne et souhaite l'étendre rapidement à l'ensemble du département.

Un film video sur cette fête des 5000 Bourses Tremplin pour l'Emploi est en ligne sur le site de la Région Poitou-Charentes: www.poitou-charentes.fr. Vous y retrouverez mon intervention et des témoignages des bénéficiaires de cette aide.

Des solutions pragmatiques et efficaces existent pour un développement économique et durable de nos territoires, puissent d'autres s'en inspirer...

A bientôt
 
Signature Ségolène Royal
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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 10:27
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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 11:12

Ségolène Royal au Grand Jury (LCI/RTL)
 
Ségolène Royal estime que la présidence de Nicolas Sarkozy "donne parfois l'impression d'une fin de règne" et que l'opinion et l'opposition sont "en droit de demander des comptes". Elle accuse le chef de l'Etat de ne pas tenir ses promesses.

"On a parfois l'impression d'une fin de règne et ça ne fait que sept mois que le président de la République est là", a déclaré Mme Royal au "Grand Jury" RTL/LCI/Le Figaro, assurant avoir "entendu ça (fin de règne, NDLR) sur un marché de Strasbourg".

"Aujourd'hui, on est en droit de demander des comptes", avant d'estimer que "la désillusion est très, très profonde, et notamment parmi les couches les plus défavorisées".

Jugeant que la politique "c'est tenir parole", Ségolène Royal a estimé que le chef de l'Etat devait "expliquer pourquoi il ne fait pas ce qu'il a dit".

"Il se voulait le président du pouvoir d'achat: la vie n'a jamais été aussi chère (...) il ne tient pas parole sur les annonces que les Français ont le plus entendues et auxquelles les Français ont cru", citant notamment la promesse "d'une hausse immédiate de 25% des petites retraites et du minimum vieillesse".

Relevant que le président avait assuré début janvier qu'il ne pouvait pas, pour favoriser le pouvoir d'achat, "vider des caisses qui sont vides", Ségolène Royal a déclaré: "soit il est incompétent, soit il a sciemment menti. Mon hypothèse, c'est qu'il a menti".

Interrogé sur ce que M. Sarkozy avait réussi depuis son élection, elle a estimé que "l'ouverture a été une réussite tactique, c'était bien joué".
 
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20 janvier 2008 7 20 /01 /janvier /2008 19:23

PARIS, 20 jan 2008 (AFP) - Ségolène Royal a appelé dimanche à "un vote-sanction pour les municipales" car "les promesses" du président Nicolas Sarkozy "ne sont pas tenues".

"Les municipales c’est d’abord le choix d’un bon maire, bien sûr (...) mais c’est aussi un vote sur le pouvoir en place", a déclaré Mme Royal à son arrivée au palais de la Mutualité, où le PS doit lancer sa campagne électorale. "Nicolas Sarkozy a dit que c’était un test national. Ce qu’on nous demande, c’est de dire si, oui ou non, nous sommes contents. Eh bien non, je crois que nous ne sommes pas contents parce que les promesses ne sont pas tenues, que le pays va beaucoup plus mal, en particulier les plus fragiles (...) Rien n’est fait de ce côté-là", a-t-elle poursuivi. "Donc, il faut un vote-sanction pour ces municipales, un avertissement pour que les choses se remettent d’aplomb". "Il faut donner un avertissement, un avertissement très sévère, au pouvoir en place pour qu’il se mette au travail et qu’il obtienne les résultats qu’il a promis", a-t-elle ajouté. L’ex-candidate PS à l’Elysée a jugé "important que les socialistes se rassemblent pour travailler ensemble, pour faire avancer des idées neuves, pour se mobiliser pour gagner les élections municipales. Ce sont des moments apaisés, des moments studieux". C’est la première fois depuis le Conseil national du 12 mai que Ségolène Royal participe à une réunion du PS. Interrogé sur ses projets de conquête de la direction du PS, Mme Royal a répondu : "chaque chose en son temps. On verra. Il faut franchir un certain nombre d’étapes" à commencer par les élections municipales. Pour le moment, j’accomplis "un travail, paisible, serein, sérieux et constructif", a-t-elle dit. Elle s’est "réjouie que les sujets sur lesquels les socialistes travaillent soient ceux" dont elle a parlé dans la campagne présidentielle, citant la nation, le marché et le travail, l’individu.

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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 16:11
 

FRPSFRPSLe 3e forum de la rénovation du PS qui se tiendra ce dimanche 20 janvier, sous la présidence du député de l’Isère André Vallini, est à l’évidence plus abouti que les précédents. Plus concret aussi, puisqu’il associe à la réflexion théorique des propositions concrètes qui ne manqueront pas de faire parler, comme le révèle le rapport de conclusion que s’est procuré le Nouvel Observateur : rédécoupage de la carte scolaire en y incluant les établissements privés, mise sous condition de ressources des allocations familiales (déjà envisagée en 1997 avant d’être abandonnée), dépénalisation encadrée de l’aide active à mourir, ouverture de l’insémination par donneur anonyme (IDA) à toutes les femmes et non plus seulement aux couples hétérosexuels stables et stériles ou encore éradication de la prostitution sur le modèle suédois, par une politique de prévention, de réinsertion et de pénalisation du client !

Clarification de la pensée

La première partie du rapport est consacrée à quelques clarifications majeures de la pensée et du discours socialiste. "La société de progrès humain est celle qui offre à chacun une égale capacité de s’épanouir selon ses choix dans la cohésion et la solidarité avec les autres", relèvent les rapporteurs du texte, Najat Belkacem et Mireille Le Corre, qui refusent que les socialistes se laissent caricaturer comme "égalitaristes". "Il ne s’agit pas d’avoir une vision stricte et arithmétique des choses, ni de faire de l’égalité stricte un objectif ultime, abolissant les différences", mais bien de tendre vers une égalité émancipatrice pour que ces "différences reflètent plus des choix de vie personnels qu’une inégale possibilité de construire sa vie". "Les libertés individuelles font partie de nos combats, écrivent-elles encore, mais ce combat doit s’articuler avec un projet collectif."

Sur la question des droits et devoirs, elles précisent que s’il existe "un socle de droits inaliénables (droits humains, libertés individuelles) qui ne sauraient faire l’objet d’aucune contrepartie dans une société démocratique", il existe bien aussi des "conditions" ou des "devoirs" dans la mise en œuvre des droits sociaux

Rompre avec les tabous

Les auteurs appellent enfin le PS à rompre avec certains tabous en clarifiant par exemple son discours sur les entreprises qui "doivent se voir reconnues par la gauche comme créatrices de richesse collective". Idem sur "la communauté qui n’est pas le communautarisme" : "Nous avons souvent nié ou refusé d’analyser la société française dans sa dimension multiculturelle pour ne retenir que l’analyse sociale", reconnaissent Belkacem et Le Corre. "La gauche a parfois un discours caricatural qui assimile toute communauté à un risque de dérive communautaire. Pourtant les bretons ou les bourguignons peuvent se retrouver autour du partage d’une histoire ou de pratiques culturelles sans que l’on craigne pour la cohésion nationale. Alors pourquoi pas les Marocains ?" interrogent-elles.

Loin de trancher toutes les questions – certaines comme l’augmentation des frais d’inscription à l’université font encore débat dans la commission – le rapport Belkacem-Le Corre a le mérite de définir les enjeux de la rénovation et d’avancer des pistes.(..)

Matthieu Croissandeau / Nouvelobs.com

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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 17:10
 

Message de Ségolène Royal
 
Chers Amis,

Après Saint-Bieuc samedi dernier, ville où Danielle Bousquet est en campagne, je me suis rendue hier à Strasbourg aux côtés de Roland Ries. Là encore, l’atmosphère était très chaleureuse ; et là encore, j’ai vu un parti socialiste en ordre de bataille, pleinement mobilisé pour reprendre la ville à la droite.

À cette occasion, nous avons tous deux déploré les promesses non-tenues de Nicolas Sarkozy. Car avec lui, plus que les lendemains qui déchantent, ce sont les lendemains qui pleurent. Après avoir traité de l'économie solidaire dans un restaurant coopératif, nous avons rappelé l'absence de baisse du chômage, qui ne cesse de toucher très fortement les jeunes.

Nous avons également mis en cause le recul de l'État sur les solidarités essentielles, avec en particulier l'instauration des franchises médicales. Dans le quartier sensible du Neuhof, Roland Ries m’a fait rencontrer une association d'aide à l'insertion des femmes d'origine étrangère : magnifique initiative, source de sociabilité et de convivialité, dans un quartier délaissé par l’équipe municipale en place. Merci aux bénévoles, aux animateurs, aux travailleurs sociaux d’entretenir ainsi l’espoir !

Avec des personnes âgées, nous avons participé à un thé dansant qui se tenait dans le quartier Hautepierre : j’ai senti le mécontentement de beaucoup contre un gouvernement qui avait promis d’augmenter le minimum vieillesse et les petites retraites, et qui n’a encore rien fait. Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il ferait une lecture nationale des résultats aux élections locales. Face à la politique du pire, nous devons donner lui un bon avertissement en votant massivement pour les candidats de la gauche !

Dans la matinée, je m'étais rendue sur le site de Sony France à Ribeauvillé, dans le Haut Rhin, où 230 emplois sur 719 sont menacés. Les salariés sont frappés par leur cinquième plan social en l’espace de quelques années, résultat d’un manque complet d’anticipation des mutations industrielles.

A la fin des mes entretiens avec les syndicats et la direction, je suis sortie de l’usine où m’attendait une centaine d’ouvriers. La presse, qui n’avait pas eu l’autorisation d’entrer, a calmement forcé le barrage et pu rencontrer les salariés du site.

J’ai rappelé les exigences suivantes : la France devait enfin se doter d’une véritable politique industrielle, notamment en matière de sous-traitance ; il n’y aurait pas de fatalité à la désindustrialisation si tout était fait pour pousser les entreprises à innover et anticiper ; il fallait que l’Europe trouve les moyens de se protéger et de s’organiser ; enfin, la formation tout au long de la vie ne devait pas rester une incantation, mais devenir une réalité !

Merci à tous ceux qui m’ont accueilli avec tant de gentillesse et qui m’ont accordé leur confiance ! Je leur souhaite bon courage dans leur lutte ! Je suivrai ce dossier attentivement et écrirai dans les prochains jours à la direction de Sony-Europe.

Dans le train du retour, j’ai appris en lisant le journal Le Monde que la France allait installer une base navale à Abou Dabi, en face des côtes iraniennes. C'est une décision lourde de sens qui a été prise en catimini par le chef de l'État, sans débat au Parlement, en nous plaçant devant le fait accompli.

Quel signal souhaite ainsi envoyer Nicolas Sarkozy ? Cherche-t-il à être le meilleur élève de la « classe Atlantique », au moment où le Royaume-Uni fait entendre sa différence ? Cherche-t-il à provoquer sciemment l'irréversible en créant les conditions d'une montée des extrêmes dans la région ? Comment justifier ces positions « bottées » au moment où il dissémine les centrales nucléaires un peu partout au Moyen-Orient ? Où est la cohérence ?

La fermeté face à l'Iran est une nécessité. J'ai été la première à avertir des dangers de la politique d'enrichissement d'uranium menée par Téhéran. Mais cette fermeté doit être efficace et ne pas conduire à l'escalade, ainsi que l'ont compris aussi bien les candidats démocrates à l'élection présidentielle américaine que l'ancien secrétaire d'État républicain James Baker.

L'Iran doit se conformer à ses obligations internationales, mais jamais la politique du « bâton » n'a réussi à créer les conditions de la sécurité et de la stabilité. Plutôt que de se lancer dans une surenchère suiviste de G. W. Bush, la France doit faire entendre la voix de la raison et proposer à l'Iran les voies d'une sortie par le haut.

Il est encore temps d'éviter le pire : offrir à l'Iran de s'intégrer pacifiquement à la communauté internationale, ainsi que le préconise le rapport Baker. Et puisque le président de la République est prêt à « discuter avec tout le monde », qu'il aille à Téhéran avant qu'il ne soit trop tard, ainsi que Nixon l'avait fait avec la Chine !

À très bientôt,

Amicalement,
 
Signature Ségolène Royal
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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 16:55
L'Institut Edgar Quinet organise pendant trois jours, à partir de jeudi 17 janvier 2008, un séminaire qui doit être pour la gauche l'occasion d'avancer sur le thème "inégalités et justice sociale".

Ségolène Royal, qui avait mis l'accent dans la campagne présidentielle sur le besoin pour la gauche de trouver un nouvel équilibre entre solidarités collectives et émancipation individuelle, prendra la parole à ces "journées de formation", lors d'une table ronde samedi après-midi sur le thème "égalité, une nouvelle stratégie d'action".

Sous l'arbitrage du "modérateur" François Rebsamen, qui fut son directeur de campagne, elle y retrouvera deux fers de lance de la rénovation du PS, Gaëtan Gorce et Manuel Valls, Pierre Moscovici et Marisol Touraine (courant Strauss-Kahn) et André Vallini, proche de François Hollande.

Le député européen Vincent Peillon, professeur de philosophie et proche de Mme Royal, est l'organisateur de ces journées qu'il clôturera, et auxquelles une quinzaine de chercheurs et d'universitaires apporteront leur contribution.
Selon Vincent Peillon, ce thème a été choisi car "l'essentiel de notre identité socialiste et républicaine repose sur la question sociale".
L'eurodéputé rappelle que la gauche "a connu des difficultés" avec la question sociale, comme en témoigne "la désaffection des couches populaires" à l'égard du PS à la présidentielle de 2002.
Faute d'"une doctrine claire" alors que "le modèle social français est en crise", la gauche "a perdu là-dessus les trois dernières présidentielles", affirme-t-il.
Ces journées, organisées à l'Ecole normale supérieure puis à la Maison de la chimie, à Paris, ont pour ambition de "renouer un dialogue entre les intellectuels et ceux qui sont engagés dans l'action publique", selon le député européen. Une centaine d'élus doit y assister.

Source AFP
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 17:58
Marc Lazar est professeur d’histoire et de sociologie politique à Sciences po.
 
Vous avez consacré un ouvrage « au moment Berlusconi », peut-on parler de similitudes avec la présidence Sarkozy ? Si oui, lesquelles ?

Sarkozy a des points communs avec Il Cavaliere. L’importance qu’il accorde à sa propre personne, le soin apporté à la médiatisation, son effort constant pour présenter une image « people » de lui-même, sa capacité à imposer son propre agenda politique, son style percutant de communication, sa propension à la séduction, son activisme débridé, son aptitude à construire un ensemble de valeurs plus ou moins cohérent mais qui séduit, l’édification d’un bloc électoral fondé sur deux grands piliers, d’un côté, les chefs d’entreprises, les professions autonomes et libérales et les personnes à hauts revenus, de l’autre, des catégories populaires faiblement instruites et politisées, inquiètes des transformations de monde moderne qui les marginalisent, terrifiées par l’insécurité et apeurées par l’immigration. Mais les différences sont légion. Le contexte politique et institutionnel de la France et de l’Italie ont peu de choses en commun. Sarkozy est un vrai professionnel de la politique et non point un chef d’entreprise au cœur d’un conflit d’intérêt qui joue de l’antipolitique tout en ayant vite appris les ficelles du métier politique. Il ne possède pas ses propres chaînes de télévision ni un grand groupe de communication et éditorial, fut-il en liaison étroite avec les patrons de puissants médias. Il n’est pas milliardaire même s’il est décomplexé envers l’argent et s’il entretient des rapports privilégiés avec certains milieux d’affaires. Il dispose d’un parti héritier d’une longue tradition mais qu’il a fait évoluer. Il n’a pas de coalition puisqu’il a quasiment unifié les droites, terrassé le Front National en lui reprenant quelques-uns de ses thèmes et satellisé une partie des centristes. Il est un acteur politique expérimenté, rude dans la confrontation avec l’adversaire mais sachant le prendre à contre-pied, par exemple en ouvrant son gouvernement à des personnalités de gauche ce qui sème la zizanie chez les socialistes. Nicolas Sarkozy n’est pas le Silvio Berlusconi français et la gauche commettrait une erreur supplémentaire si elle se contentait de stigmatiser le président français en le qualifiant ainsi au lieu de chercher à comprendre sa force (mais aussi ses faiblesses), sa complexité et surtout les ressorts de son dynamisme.

S Berlusconi et N Sarkozy plongent-ils aux mêmes racines idéologiques?

Plus que d’idéologie bien structurée autour de noyaux doctrinaux identifiables, il vaut mieux parler de tentatives d’imposer des formes d’hégémonies culturelles autour de quelques idées et valeurs afin de cimenter la formation de bloc sociaux (pour parler comme Antonio Gramsci) tout en désignant des ennemis. A cet égard, les comparaisons sont suggestives. Berlusconi a essayé, et essaye toujours, de se présenter, d’un côté, comme le parangon de libéralisme économique, de la liberté, de la modernité, de l’individualisme et en adepte de l’Europe. D’un autre côté, il se veut le protecteur des « petites gens », le hérault des traditions (celles de l’Eglise et de la famille par exemple), le défenseur de l’identité nationale voire le promoteur de la fierté italienne (le premier parti qu’il a fondé en 1994 s’appelait symboliquement Forza Italia) et le critique de l’Europe. Le premier type de discours s’adresse surtout aux Italiens du Nord (les entrepreneurs, les artisans, les commerçants, les professions libérales, les salariés du privé à revenus élevés), le second à ses autres électeurs, plus populaires, répartis sur tout le territoire. Pour conquérir le pouvoir en 1994 et 2001, l’ambivalence de ces discours a payé. Mais durant sa législature de cinq ans entre 2001 et 2006, il a du faire des choix (souvent motivés également par la volonté de satisfaire ses propres intérêts personnels) qui ont satisfait une partie de ses électeurs et déçu une autre. Sarkozy a lui aussi mis ensemble des références diverses et variées empruntées aux trois droites qu’il veut unifier et aux électeurs composites qu’il a rassemblés. Nombre de thèmes déclinés par Berlusconi se retrouvent dans les discours de Sarkozy (sans que cela ne signifie en aucune mesure qu’il les lui a empruntés) mais selon des caractéristiques françaises forgées par l’histoire avec, par exemple le poids de l’Etat dans notre pays, la puissance de l’idée nationale, l’importance de la mission que se donne la France, la vigueur de la question laïque, le rôle que joue l’éducation dans notre société etc. Ajoutons que Sarkozy a voulu relancer une sorte de grand récit national qu’il prétend incarner et qui n’a pas d’équivalent en Italie. En revanche, Berlusconi et Sarkozy ont besoin d’adversaires qu’ils combattent résolument : les communistes, les juges et les intellectuels pour l’Italien, mai 68, la « gauche » libertaire et certains journalistes pour le Français.

Peut-on estimer que l’émergence de ces deux hommes aux plus hautes fonctions est l’expression d’une crise de nos démocraties, d’une crise des gauches ?

Les contextes politiques sont à la fois semblables et différents. Nos deux pays connaissent un profond malaise démocratique avec un rejet de la politique, une méfiance envers les institutions ou encore une détestation des élites. Mais l’Italie vit depuis les années 90 une crise politique sans équivalent dans les autres principaux pays européens, et cela la spécifie. Berlusconi s’est présenté comme l’antipolitique qui réglerait les problèmes politiques italiens mais est devenu un acteur politique comme un autre. Pour éviter la banalisation, il a besoin de manière récurrente de verser dans l’outrance et la provocation. Sarkozy a, selon moi, voulu répondre au malaise français en redonnant comme il ne cesse de le dire « le goût de la politique », en suscitant de nouvelles passions, en pratiquant la fameuse « triangulation », enfin en se présentant comme un leader qui assume l’autorité et la décision même si ses premiers mois de présidence montrent que la rhétorique de la rupture ne saurait occulter la continuité avec les gouvernements Chirac, sa prudence, ses hésitations, voire ses retournements (ce qui explique aussi le début de la fin de son état de grâce). De ce point de vue, chacun à leur façon et en l’occurrence selon des modalités différentes, Berlusconi et Sarkozy sont, à la fois, le produit de la crise des démocraties et des acteurs de celle-ci. Ils profitent également des difficultés importantes de la gauche qui connaît une crise multidimensionnelle : sociologique, stratégique, programmatique, identitaire et de leadership. A cet égard, une différence de fond surgit. La gauche italienne, par deux fois, a été battue deux fois par ce redoutable adversaire qu’est Silvio Berlusconi (en 1994 et en 2001), mais elle a réussi aussi, dans un contexte extrêmement difficile, à vaincre deux fois (en 1996 et en 2006) ; notamment (et pas exclusivement) grâce sa stratégie d’alliance avec une partie du centre. En outre, depuis peu, elle a forgé un nouveau parti, le Parti démocratique, qui résulte, entre autres, de la fusion de formations venues de la gauche (communiste puis de type social-démocrate) et de la Démocratie chrétienne. Que fera la gauche française pour l’emporter face à Sarkozy en 2012 ? La question est ouverte et ne peut que susciter une autre réflexion comparative sur les itinéraires et les choix actuels des gauches des deux côtés des Alpes.

Marc Lazar est professeur d’histoire et de sociologie politique à Sciences po. Il est cette année « visiting professor » à la Luiss (Libera Università degli studi sociali) de Rome. Il a récemment publié : L’Italie à la dérive. Le moment Berlusconi, Paris, Perrin, 2006 et avec Gianfranco Baldini, La Francia di Sarkozy, Bologne, Il Mulino, 2007.
 
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 11:16
Nicolas Sarkozy désormais impopulaire

Avec une baisse de six points en un mois, Nicolas Sarkozy devient arithmétiquement impopulaire (48% de mauvaises opinions contre 45% de bonnes). Ce mouvement prolonge la tendance enregistrée le mois précédent, où il avait perdu 4 points, ce qui correspond donc en deux mois à une déperdition de 10 points de bonnes opinions, et à une montée d'autant des jugements négatifs. Pas plus que l'intervention télévisée du 29 novembre n'avait empêché la modification de l'état d'esprit des Français, ni les vœux présidentiels ni la conférence du presse du 8 janvier n'ont pu contenir la diffusion d'un certain mécontentement.

A l'origine de cette dépression, on observe des mouvements particulièrement importants dans trois secteurs de l'opinion publique. Tout d'abord, l'inquiétude et l'impatience de catégories populaires naturellement sensibles au discours sur le pouvoir d'achat : la corrélation entre l'opinion que l'on a sur le Président de la République et le niveau de revenu du foyer n'a jamais été aussi nette. En deuxième lieu, on constate une désaffection inédite des personnes âgées (-11 points de bonnes opinions parmi les 65 ans et plus, soit 48%), ce qui peut être liée aussi bien à des considérations financières qu'à un jugement de valeur sur le style présidentiel affiché ces dernières semaines. Enfin, ce qui peut poser quelques problèmes pour les prochaines élections municipales, on observe une défiance de nouveau massive des sympathisants Modem (- 21 points, à 33% de bonnes opinions) et des électeurs déclarés de François Bayrou (- 25 points, à 37%).

La légère remontée de la cote de François Fillon (43%, + 2 points) souligne la spécificité du phénomène d'opinion affectant la cote présidentielle. En effet, le Premier ministre, qui partage avec le Président de la République une image très clivée socialement, suscite parmi les sympathisants de l'opposition moins de rejet que Nicolas Sarkozy.

Les personnalités socialistes en forte progression

Pour la gauche, l'embellie est réelle mais l'opinion ne tranche pas entre les différents leaders en concurrence virtuelle pour le contrôle du Parti socialiste. Ségolène Royal progresse fortement, notamment parmi les sympathisants de gauche (+ 8 points), sans pour autant réduire son retard par rapport à Bertrand Delanoë, lequel, avec 49% de souhaits d'influence, évince François Bayrou de la première place de notre baromètre. En outre, aussi bien François Hollande que Laurent Fabius ou bien Arnaud Montebourg gagnent 4 points de bonnes opinions, cependant que Martine Aubry, testée ici pour la première fois, manifeste une remarquable popularité en cette période de remise en cause des 35 heures (31% de souhaits d'influence, et 49% à gauche). Signe des temps, elle recueille un score sensiblement inférieur à celui d'Olivier Besancenot, en troisième position des personnalités de gauche, aussi bien parmi l'ensemble des Français (41%) que chez les seuls sympathisants de gauche (65%).

L'effet Rama Yade

A droite, très logiquement, les personnalités qui voient leur " cote d'influence " augmenter sont plus rares. C'est cependant le cas de Jean-Louis Borloo, très visible ces dernières semaines sur les dossiers environnementaux, ou de Rachida Dati, pour le motif inverse d'une plus grande discrétion. Phénomène notable, Rama Yade, testée pour la première fois, bénéficie d'une forte cote d'influence, parvenant en quatrième position parmi les sympathisants de droite (49%), devant un ministre au rôle aussi crucial aujourd'hui que celui de Xavier Bertrand (44%).

La déception sur le pouvoir d'achat atteint directement la crédibilité présidentielle

Temps fort de la conférence de presse du 8 janvier, la remise en cause des 35 heures ne suscite pas un grand enthousiasme dans l'opinion, en ceci que seuls 28% des Français en attendent un effet positif sur le pouvoir d'achat des salariés. Ce n'est d'ailleurs le cas que de 22% des salariés eux-mêmes. Plus généralement, les deux tiers des Français considèrent que les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy sur le pouvoir d'achat ne vont pas dans le bon sens, opinion partagée par la moitié des sympathisants de droite.

Le plus préoccupant peut-être pour un Président de la République qui n'a de cesse d'assurer les Français de sa sincérité et de sa détermination est cependant de constater que 42% des Français considèrent que le gouvernement ne respecte pas les engagements pris par le candidat Sarkozy lors de la campagne électorale (contre 45%). Par rapport aux réponses obtenues en septembre à la même question, ce résultat traduit une augmentation de 13 points des sceptiques. Que désormais 23% de ses électeurs du second tour partagent ce point de vue négatif (au lieu de 9% en septembre) constitue pour Nicolas Sarkozy un vigoureux message d'alerte.

Jérôme Sainte Marie
 
 
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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 17:12
Avec i>Télé, la chronique de Nicolas Domenach, directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.


PS : Royal au-dessus de la mêlée
 
Si l'on était moins aveugle, si les directions des médias étaient aussi moins anti Royal, on verrait, on entendrait ce phénomène que les sondages commencent à enregistrer. Le retour en grâce populaire de l'ex-candidate malheureuse à l'élection présidentielle. Ségolène est de retour quand le parti lui-même s'abîme dans ses querelles picrocholine. « Une fois de plus, le PS donne un spectacle affligeant », affirme même un expert de l'art, homme politique et de théâtre public confirmé, Henri Emmanuelli, ex-patron du PS, aujourd'hui député plus protestataire que jamais et qui s'insurge dans Libération contre « l'improvisation, les avancées, le recul, le manque de lucidité ». Et ça n'est pas seulement ce célèbre schtroumf grognon des Landes qui s'exprime ainsi mais la plupart des députés dirigeants du PS qui consonnent dans des plaintes semblables. A cause de l'Europe d'abord qui, comme on le sait, n'a cessé de les diviser encore et de les diviser toujours. Totale confusion.

Pour tenter de sortir de ses divisions entre pro et anti européens, le parti avait décidé lors d'un vote majoritaire au Bureau national de se prononcer en faveur du mini traité porté par Sarkozy. Mais voilà ses membres épars, disloqués sur les modalités. Car, comme vous le savez, il faut une ratification par la majorité des trois cinquièmes des parlementaires au Congrès de Versailles. Or les socialistes, souvenez-vous, étaient favorables à la procédure référendaire. Beaucoup sont prêts à y renoncer. Mais certains voudraient, au nom du respect de la démocratie, ce qui est une noble exigence, boycotter la grande réunion des élus du peuple, mais cela reviendrait à favoriser l'adoption de cette procédure. A l'arrivée, nous avons donc des nonistes Canal historique qui veulent se rendre à Versailles pour imposer le non au mini traité et des ouistes résolus qui veulent boycotter Versailles pour ratifier le oui. Vous n'y comprenez plus grand chose ? Nous non plus. Sinon que cette confusion fait le jeu de Nicolas Sarkozy qui avait ainsi prévenu un de ses interlocuteurs socialistes, André Vallini : « Je vais vous niquer ! ». Ce président est, comme l'a dit Tony Blair devant les troupes gauloises de l'UMP, « très énergétique en tout domaine ». Il « nique » les socialistes avec l'Europe, avec la suppression de la publicité sur France 2, avec la réforme de la Constitution, avec la politique de civilisation d'Edgar Morin, etc. Bref, il « nique tous azimuts » pour la plus grande rage des responsables socialistes qui confient, comme Julien Dray : « C'est un mauvais moment à passer ». Après les municipales, victorieuses bien sûr, ça irait mieux, beaucoup mieux.

A la vérité, ça va déjà mieux, beaucoup mieux pour Ségolène Royal qui réussit à émerger de cette confusion en s'imposant comme l'adversaire numéro 1 du président, appliquant ainsi le bon vieux principe de son maître Mitterrand, cogner, cogner encore, cogner toujours sur le chef du camp d'en face. C'est la « Dame Blanche » qui frappe le plus fort pendant que les dirigeants socialistes s'abîment dans leurs divisions.

La première elle a moqué, stigmatisé ce chef de l'Etat qui « faisait son Mickey à Disneyland », qui faisait du manège pendant que les Français se serraient la ceinture. La première, elle a senti que le style bling-bling du président, que l'affichage de son bonheur clinquant serait insupportable alors que les Français, eux, connaissaient des difficultés très prosaïques. Quand elle brocarde Nicolas Sarkozy « en Louis XIV qui offre aux manants le déjeuner du roi, le petit-déjeuner du roi, le coucher du roi, les maîtresses du roi », les Français applaudissent. Il s'est produit un basculement qu'elle avait pressenti. Depuis Noël, le petit monarque exaspère avec sa prétentieuse pavane quand les résultats promis ne sont pas au rendez-vous.

On regarde avec plaisir cette Ségolène Royal qui se lâche, qui a l'œil qui frise, qui s'est refait une santé, une beauté. Les stars ne meurent jamais mais elles peuvent avoir des éclipses ravageuses dont elles sortent abîmées, éteintes. Quand Ségolène Royal brille, on dirait qu'elle a rallumé la lumière de l'intérieur. Le désir de revanche sans doute. Mais quand on la suit sur le terrain comme à Saint Brieuc dimanche dernier, on voit ce miracle s'accomplir : elle rit, elle fait rire des gens qui accourent à nouveau pour la voir, la toucher, la photographier. Quel spectacle ! On a pu vérifier ainsi ce week-end que sa progression dans les sondages, plus forte que celle des autres personnalités de gauche (+ 7 % selon la Sofres, + 4 % selon Ipsos-Le Point à paraître) correspond vraiment à un regain de faveur sinon de ferveur. En dépit des manœuvres d'appareil pour la contrer, la Royal redevient… royale. Et la « royalite » sévit de nouveau. On vient lui faire quasiment bénir un handicapé, on lui confie les malheurs de sa vie qu'elle soulage d'un regard doux. C'est toujours Sœur Sourire. Bon, bien sûr, elle est aussi candidate à la direction du PS. Alors elle choisit ceux qu'elle soutient aux municipales : des ségolénistes mais aussi des non ségolénistes. Elle veut préempter la victoire qu'elle croit sûre. Elle est en marche. Elle évite les bourbiers partisans et elle lévite. Plus les socialistes s'enfoncent, plus elle s'élève.
 

Mardi 15 Janvier 2008 - 12:36
Nicolas Domenach
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