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  Notre drapeau et notre hymne républicain n'appartiennent pas au front national mais à tous les Français.



 







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8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 08:35

JLBJean-Louis Bianco, l’ex-directeur de campagne de Ségolène Royal, affirme que «le PS a besoin d’une ligne claire et d’une majorité large», sans «aucune exclusive», et parle d’«étape historique».

Avez-vous été surpris par le résultat du vote des militants socialistes ?

Ce n’est pas une surprise pour moi. J’avais senti dans tous les déplacements des dernières semaines une poussée pour notre motion. Je n’étais pas certain du résultat mais je pensais qu’on serait devant. Il y a eu une dynamique de fin de campagne pour nous. Même si tous les militants sont bons, nous avions des militants encore plus motivés.

Comment expliquez-vous que Ségolène Royal soit arrivée en tête ?

Ni Ségolène Royal, ni son équipe n’ont attaqué les autres, et cela a été très apprécié par les hésitants. Ségolène a fait une très bonne campagne, notamment dans ses propositions sur la crise. Et l’histoire de la baisse du coût de la cotisation à 20 euros a joué, même si ce n’est pas décisif. Certains nous ont attaqué sur le thème du «on achète le vote», mais c’était un procès d’intention de mauvaise fois et ça a montré leur énervement.

Quels sont les enseignements du vote ?

Qu’il faut être modeste. Certains ont peut-être manqué de modestie. Ensuite les gens aspirent à un renouveau, que nous ne sommes pas seuls à représenter d’ailleurs. Le parti doit s’ouvrir sur la société et sortir de son ornière. Il doit faire apparaître une nouvelle génération et ne pas être confisqué par les apparatchiks.

Quelles autres motions représentent aussi le renouveau ?

Le pôle écologique et utopia, mais aussi Martine Aubry et Benoît Hamon d’une certaine manière. Delanoë, moins. Le fait qu’il soit soutenu par Jospin, Hollande et Rocard, a fait apparaître la motion A comme une équipe sortante, même si c’est un peu injuste.

Avec qui pouvez-vous construire une majorité ?

Nous n’avons aucune exclusive. Ségolène Royal a appelé les responsables de toutes les motions. Nous avons des points de convergence avec Aubry, mais pas seulement. Avec Hamon aussi, et nous avons également des choses en commun avec Delanoë et son équipe. Le PS a besoin d’une ligne claire et d’une majorité large. Les deux seraient très bien. On ne veut pas d’une majorité à 51%. Le PS est dans une situation d’étape historique. Si on réussit ce congrès, il y a une analogie avec celui d’Epinay. Mais les discussions doivent se faire dans la clarté, devant les militants et les Français, pas dans une obscure nuit de congrès. Nous souhaitons un accord clair sur la rénovation du parti, son mode de fonctionnement, avec une consultation fréquente des militants, l’adhésion à 20 euros. Nous devons faire du PS un parti de masse. Et la priorité doit être d’apporter aux réponses aux problèmes des Français et à la crise. Si nous nous mettons d’accord sur ces points dans un texte, notre volonté et de s’ouvrir à tous.

Craignez-vous un TSR, c’est-à-dire le Tout sauf Royal, de la part des autres motions ?

Non. Cela aurait été possible avec un autre résultat, si chaque motion était au même niveau. Mais là, je ne vois pas comment les autres motions pourraient se regrouper. Je ne crois pas à une alliance entre Aubry et Delanoë. Ils ont un sentiment de responsabilité. Et s’il y a une telle entente, ils seront désavoués par les militants. Ce serait ne pas respecter leur vote.

Comment interprétez-vous les propos de François Hollande sur le vote pour Royal qui «ne lui permet pas d'être majoritaire dans le Parti socialiste» ?

Je ne sais pas. Il avait appelé à ce qu’une motion soit en tête le plus largement possible. Ce n’est pas celle qu’il a soutenue. Il se contredit un peu. Mais ce qui compte c’est le rassemblement, y compris avec François Hollande, si c’est possible.

Pour le poste de premier secrétaire du PS, les hypothèses Peillon et Dray sont-elles toujours valables ou Royal doit-elle maintenant sortir du frigidaire sa candidature pour le poste ?

Je n’en sais rien. Ce n’est vraiment pas la question prioritaire. Il faut d’abord savoir sur quelle majorité on peut se baser.

Vous ne vous attendez pas à un congrès difficile ?

Je ne crois pas. A travers ce que j’ai entendu d’Aubry et d’Hamon, j’ai l’impression qu’ils sont plutôt dans la même optique que nous. Delanoë, je ne sais pas. Il a fait un communiqué pour dire qu’il ne voulait pas d’alliance avec le Modem. Ce n’est le sujet du jour. Mais ils sont aussi des gens responsables. Je suis assez optimiste. Tout le monde veut éviter la nuit de synthèse obscure à Reims. Les militants ne le supporteraient pas.

François Vignal / Libération

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8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 08:34

SRMV

Avec l'aide involontaire des dirigeants socialistes, Ségolène Royal est en train de s'imposer comme une figure de l'anti-système, comme l'a fait en son temps Nicolas Sarkozy, estime le politologue Dominique Reynié.

Alors qu'elle semblait en perte de vitesse, l'ancienne candidate à l'Elysée est arrivée en tête du vote des militants du Parti socialiste jeudi soir sans toutefois pouvoir construire toute seule une majorité afin de prendre la tête du PS.

Depuis sa défaite présidentielle, en mai 2007, les hiérarques du PS ont essayé de la marginaliser sans y parvenir, rappelle Dominique Reynié, lors d'un entretien à Reuters.

"Plus ils montrent qu'ils ne la veulent pas, plus ils la légitiment. Ils ne la poussent pas dehors, ils la poussent devant", déclare-t-il vendredi.

Résultat: "ils en ont fait une figure anti-système", juge l'analyste.

Au PS, de tous temps, les leaders "préfèrent mais n'aiment pas. Cela relève presque de la psychanalyse", plaisante-t-il.

A ses yeux, le soutien d'une grande partie de la direction sortante à Bertrand Delanoë était le fruit d'une tactique plus qu'un vrai choix sur le fond.

L'universitaire dresse un parallèle entre Ségolène Royal avec le Nicolas Sarkozy de la période 2004-2007, quand, ministre de l'Intérieur, le futur chef de l'Etat s'est démarqué de son propre camp, prônant la "rupture" avec les années Chirac et tissant un lien direct avec les Français.

Comme lui, "Ségolène Royal a compris ce que la société française demandait. Elle est dans la mise en scène de la rupture par rapport au monde qui se dérobe", analyse-t-il.

Militante du non-cumul des mandats, Ségolène Royal ne siège plus à l'Assemblée nationale depuis juin 2007.

Pendant la campagne interne du PS, elle s'est volontairement tenue au-dessus de querelles d'appareil.

Elle a tenu un discours beaucoup plus à gauche que d'ordinaire, s'adressant aux Français lors de meetings d'une nature nouvelle, comme son inattendu "rassemblement de la fraternité", à Paris en septembre.

Ce jour-là, "les dirigeants socialistes l'ont moquée mais ils ont eu tort car elle inventait quelque chose à elle", commente Dominique Reynié.

"Elle se met du côté de l'opinion et ses ennemis (au sein du PS) l'aident beaucoup. Ils valident son statut à part".

Laure Bretton / Reuters

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8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 08:24

NVBR

« Les militants socialistes exigent d'abord le changement : ils ont choisi Ségolène Royal pour le mener. »

Tel est le message très clair que les militants socialistes nous ont adressé hier soir en dessinant une vraie majorité pour diriger leur parti, celle des rénovateurs dans leur diversité. Avec un leader pour mener le changement, rassembler les tenants des différentes motions et synthétiser leurs propositions: Ségolène Royal.

Dès lors qu'on s'accorde sur cette analyse, il faut considérer le choix des militants socialistes comme sans appel, et le respecter pleinement. Il faut que tout le monde, sans exception, travaille désormais dans ce sens:celui de la rénovation en profondeur de l'appareil et du fonctionnement du Parti socialiste.

Rénovation avec la plus « atypique » des candidates qui arrive en tête, rénovation avec le plus jeune des candidats qui fait un score remarquable, rénovation encore avec les grands élus locaux en responsabilité dans les territoires mais qui étaient jusqu'alors oubliés de Solferino.

Alors quel visage pour la direction qui sortira du Congrès, le 20 novembre prochain ? Celui que promettaient chacun de ces grands gagnants du suffrage : une équipe nouvelle, rajeunie, féminisée, décentralisée, diversifiée. En un mot, une équipe qui change, avec des personnalités issues de toutes les motions qui ont fait ce choix, clairement.

C'est peut-être ce qui dérange et inquiète aujourd'hui celles et ceux qui regrettent les résultats d'hier soir en travestissant une réalité désagréable pour eux.

Car, oui, l'exigence de changement fera des victimes dans l'équipe sortante, mais tous ceux qui accepteront le choix des militants et iront de l'avant auront leur place dans la nouvelle majorité.

C'est une très bonne nouvelle pour le Parti Socialiste et l'avenir de la gauche dans notre pays."

Najat VALLAUD BELKACEM
Adjointe au Maire de Lyon

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 12:16
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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 09:19


 •

Deux-Sèvres : I : 1226. V : 692. E : 687. A : 63 soit 9,17 % ; B : 43 soit 6,26 % ; C : 108 soit 15,72 % ; D : 46 soit 6,70 % ; E : 408 soit 59,39 % ; F : 19 soit 2,77 %.





              Bravo !!!! et merci !!!
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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 09:11

07.11.08 | 03h06


La motion de Ségolène Royal est arrivée en tête du vote des militants PS pour le congrès de Reims, devançant celles de Bertrand Delanoë et Martine Aubry, qui sont dans un mouchoir de poche, selon des chiffres de la direction du parti communiqués dans la nuit de jeudi à vendredi.

La motion Royal obtient 29,12%, devançant M. Delanoë (24,91%) de plus de quatre points. Mme Aubry suit avec 24,41%. Benoît Hamon (gauche du parti) recueille 18,66%, selon des chiffres de la direction communiqués par Patrick Mennucci, membre du Bureau national.

La motion Royal obtient "autour de 29%", devant les motions Delanoë et Aubry qui sont toutes deux "autour de 25%" et celle de Benoît Hamon "autour de 19%", a, de son côté, déclaré Stéphane Le Foll, directeur de cabinet du Premier secrétaire sortant François Hollande.

Les deux petites motions, du "pôle écologique" et d'Utopia, obtiennent "autour de 1,50% à 2%".

Manquaient les résultats du Cher, des Français de l'étranger et de plusieurs fédérations d'outre-mer: Guadeloupe, Martinique, Guyane, Wallis et Futuna, selon M. Le Foll

Le scrutin devait déterminer les rapports de force avant le congrès de Reims, qui se tiendra du 14 au 16 novembre, tandis que le successeur de François Hollande - patron du PS pendant 11 ans - sera élu directement le 20 novembre par la base militante.

Si Mme Royal, qui avait remporté le vote des militants lors de la primaire pour la présidentielle de 2007, devance ses deux principaux rivaux, aucune majorité nette ne se dessine, ouvrant la porte à des tractations ou alliances avant et pendant le congrès.

"Nous prenons acte de ce résultat", a déclaré à la presse au vu des résultats l'eurodéputé Harlem Désir, lieutenant de M. Delanoë. "Notre détermination reste totale (...) Nous continuerons à défendre nos propositions d'une orientation qui est celle du réformisme assumé, européen, écologiste", a-t-il ajouté.

De son côté, François Rebsamen, numéro deux du parti et soutien de Mme Royal, a déclaré à l'AFP que "les militants ont exprimé un choix en faveur du changement, de la transformation du parti".

"Ségolène Royal a la responsabilité de rechercher avec nous la plus grande unité du PS", a toutefois ajouté le maire de Dijon.
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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 17:54

Ségolène Royal, en lice pour la conquête du PS au congrès de Reims, a souhaité que "l'Amérique métissée" qui a porté à sa présidence Barack Obama fasse "progresser partout la fraternité mondiale".

"L'élection de Barack Obama est un extraordinaire message d'espoir. C'est un changement d'époque car le monde vient de franchir un nouveau cap", affirme-t-elle dans un communiqué. "Je forme le voeu que l'Amérique métissée fasse du même coup progresser partout la fraternité mondiale".. "Trois chantiers doivent désormais avancer en partenariat avec l'Europe. Premièrement, résoudre la crise sociale et financière en changeant les règles du jeu; deuxièmement, agir pour la paix; troisièmement, lutter contre le réchauffement planétaire".

Avec AFP

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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 18:39
Lettre aux militants



Chers toutes et tous,



On voudrait nous faire croire que le vote que nous allons faire jeudi est anodin, comme si les élections américaines devaient absorber tous les regards.


Mais non ! Ce vote est très important, historique même, et vous avez une responsabilité essentielle. N’oublions jamais que dans de nombreux pays des hommes et des femmes risquent leur vie pour créer des partis libres. Nous qui avons la chance de pouvoir agir, faisons-le, et je vous appelle à participer très nombreux à ce vote.


Car même si les Français ne comprennent pas toujours nos procédures, ce vote du Congrès va dire ce que l’avenir de la gauche sera.

Oui ou non, voulons-nous écrire une nouvelle page de notre histoire, vibrante et populaire ?

Oui ou non, notre parti va-t-il enfin bouger ?

Oui ou non, la nouvelle génération que nous poussons en avant va-t-elle pouvoir prendre ses responsabilités ?

Oui ou non, le peuple que j’ai vu tellement présent et attentif au cours de ces derniers mois, va-t-il venir vers nous parce que nous saurons lui redonner de l'espoir ?


L'histoire nous enseigne que les civilisations sont mortelles. Pourquoi en serait-il autrement pour un parti ? Comme l'ont dit les femmes salariées de la Camif, les ouvriers de Ford et bien d’autres : « Le PS peut disparaître s'il s'éloigne du peuple. »


Même si ces mots nous secouent, il faut les entendre. Alors secouons-nous. Ne retournons pas à la case départ. Choisissons l’avenir. Donnons-nous un temps d’avance.


Nous n’avons pas le droit d’être faibles ou de disparaître au moment où la France a besoin de nous. N’oublions jamais la confiance que dix-sept millions de Français ont placée en nous, et pensons aussi à toutes celles et ceux cruellement déçus par une droite dont l’insolence le dispute à l’incompétence.


Aujourd’hui l’Amérique métissée assume son histoire. Et nous? Pourquoi renoncer à tendre la main à la France métissée qui a tant cru en nous et ne demande qu’à revenir vers nous ? N’y renonçons pas. Nous le ferons.


Imaginons que les Français, grâce à nous, se ré-intéressent à la politique.


Imaginons qu’on leur donne, nous socialistes, les clefs pour comprendre le monde et donc peser sur les choix de société.


Imaginons que nous apportions au mouvement social notre énergie pour inverser les rapports de force entre le capital et le travail.


Imaginons un parti dans lequel le coût de l’adhésion, désormais très modique, permettrait à la jeunesse, aux employés, aux ouvriers, aux petits retraités, de venir nous rejoindre.



Il faut oser un parti tellement uni et où les militants sont tellement respectés que lorsqu’ils désignent un ou une candidate, tous les autres font campagne pour la victoire. C’est possible, comme viennent de le montrer les forces qui se sont rangées autour de Barack Obama.


Il faut oser tout transformer pour mieux atteindre notre objectif. Quel est cet objectif ? Humaniser le monde. Agir pour que les valeurs humaines s’imposent toujours sur le cynisme financier. Un bout de changement ne suffira pas. Les tumultes actuels le prouvent.



Deux millions d’Italiens se sont levés contre Silvio Berlusconi et sa politique de destruction de l’éducation publique et laïque.


Je vous assure que nous sommes capables d’en faire autant. A condition de le vouloir.


Jeudi 6 novembre, vous pouvez le faire : votez pour une transformation radicale, sereine et utile.


Cette transformation que la droite redoute. Mais une transformation que les Français, notamment ceux qui souffrent, attendent de nous, parfois désespérément.


Oui, nous le voulons ! Oui, nous le pouvons ! En avant !

Fidèlement,

Amitiés socialistes,

Ségolène
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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 18:34


"La France est un des pays les plus attractifs au monde. Il n'y a aucune raison que cela cesse."


La Tribune :
Après la crise financière, on sent poindre une crise économique, craignez-vous une crise sociale dans la foulée ?

Ségolène Royal :
Mais elle est déjà là. Le nombre de travailleurs pauvres a augmenté, la précarité et le chômage aussi. Même les cadres se sentent tirés vers le bas : une majorité d'entre eux se déclare en situation de déclassement social. Dans beaucoup d'entreprises, la colère monte. Et elle prend d'autant plus d'ampleur que, tout d'un coup les salariés, réduits au pain sec, découvrent que pour sauver le système financier on peut mobiliser très rapidement des dizaines de milliards d'euros. Par ailleurs, les mêmes qui parlent aujourd'hui de mettre des règles dans le système financier, continuent à casser les règles du code du travail. Tout cela me semble très dangereux. Pour que la dynamique économique reparte il faut que les salariés soient sécurisés, bien formés et bien payés. Les entreprises seront alors plus performantes parce que la productivité horaire du travail sera meilleure. Voilà le cercle vertueux dont la France a besoin.

Si vous étiez aux manettes que feriez-vous face à la multiplication des plans sociaux ?

D'abord je fais entrer l'Etat au capital des banques pour sauver les entreprises. Dans le même temps, je répercute la baisse du brut en baissant les prix de l'énergie. J'augmente immédiatement le pouvoir d'achat en supprimant le paquet fiscal que je transforme en un 13ème mois pour 8 millions de salariés. Et enfin je stoppe les délocalisations boursières. Et tout cela tout de suite. Arcelor Mittal a par exemple décidé de fermer ses hauts fourneaux en Europe. C'est impensable alors que la demande mondiale d'acier continue à augmenter. Ce groupe fait des profits. L'Etat doit demander aux entreprises qui pratiquent de telles délocalisations de rembourser la totalité des aides et des exonérations de cotisations. Elles y réfléchiraient à deux fois.

Avez-vous songé aux conséquences que cela aurait sur les investissements étrangers ?

La France est un des pays les plus attractifs au monde. Il n'y a aucune raison que cela cesse. Quand on regarde de près les motivations des investissements étrangers, on constate que notre pays est apprécié parce que son système éducatif, son système de santé, son réseau de transports et de communication sont performants. Il faut aussi de méfier de ces chantages supposés. Regardez ce qui a été dit au sujet du bouclier fiscal : c'était soi-disant le meilleur moyen de rapatrier les fortunes en France. Aucune fortune n'est revenue. Parce qu'il faut tout déclarer pour en bénéficier ? Je rappelle que le coût de la fraude fiscale est de 40 milliards, c'est-à-dire la quasi-totalité du déficit public de l'Etat.

D'une façon générale comment jugez-vous la gestion de la crise par Nicolas Sarkozy ?

L'annonce précipitée d'un plan d'un plan tous les deux jours est la traduction de l'inertie qui a prévalu depuis son élection. Car il a été élu dans un contexte de crise économique qui appelait des mesures immédiates. Or qu'a-t-il fait depuis un an et demi sur le plan économique : le bouclier fiscal et les mesures les plus irresponsables demandées par un Medef ami du pouvoir, avec des riches qui paient moins et tous les autres qui sont précarisés. Il n'y a plus qu'en France que le législateur se plie aux caprices d'un certain patronat, allant jusqu'à bafouer des accords entre partenaires sociaux. Vous vous souvenez que l'Etat, après avoir encouragé le patronat et les syndicats à négocier, s'est ensuite assis sur la négociation pour en casser le résultat par la loi. Or il est prouvé que la qualité du dialogue social est un moteur d'efficacité, parce que c'est gagnant pour l'entreprise et gagnant pour les salariés. Mais pour cela il faut la confiance et par ces méthodes d'un autre âge la confiance a été brisée.

Les parachutes dorées, les stocks-options sont aujourd'hui sur la sellette...

Pas du tout. Nicolas Sarkozy souhaite que le Medef s'autodiscipline ! Ah bon ? Les gens vont décider eux-mêmes de baisser leurs salaires ? Vous y croyez ? Et si au moins, la politique économique menée depuis un an et demi avait été efficace ! Regardez ce qu'en pensent les patrons de PME : 90% d'entre eux estiment que rien de rien n'a été fait pour eux. J'aurais fait le small business act tout de suite. J'aurais tout fait, comme nous l'ont encore demandé de jeunes patrons d'entreprises de pointe à Toulouse, pour qu'ils puissent augmenter leurs fonds propres et que les banques prennent des risques sur l'innovation. C'est pour cela qu'il faut des fonds d'innovation et la banque publique d'aide aux PME. Pourquoi une banque publique ? Parce qu'elle sera dispensée de spéculer et se concentrera sur l'aide aux entreprises qui innovent.

Nicolas Sarkozy a-t-il suffisamment œuvré pour débloquer le marché interbancaire ?

Le marché interbancaire pouvait être débloqué en 24 heures ! Quand l'Etat met dix milliards dans les banques, il est en droit d'attendre que les banquiers lui obéissent. Non seulement les banquiers qui ont failli sont toujours en place (malgré les promesses de sanctions), mais le crédit interbancaire n'est toujours pas débloqué.

Qu'est-ce qui manque ? La pression sur les banques ?

Ce qui manque, c'est l'autorité de l'Etat. Ce qui manque, c'est que l'Etat entre au capital des banques ! Ce qui manque, c'est de la cohérence, c'est le respect des contribuables qui sont en droit d'attendre que l'on agisse en leur nom. En revanche, ce qui ne manque pas, c'est une connivence de classe comme il n'y en a nulle part ailleurs en Europe entre le pouvoir actuel, certains banquiers et certains grands patrons, notamment ceux qui sont propriétaires des médias. Comme je l'ai déjà proposé, aucun groupe financier ou industriel vivant de la commande publique ne devrait posséder plus de 25% d'un média. Car si les médias, au nom de l'opinion publique, étaient beaucoup plus sévères pour contrôler les mauvaises décisions et exiger les bonnes, au nom du bon sens, nul doute que les choses iraient mieux.

Nicolas Sarkozy a quand même mis d'accord tous les pays de la zone euro sur le plan coordonné...

C'est Gordon Brown qui a été le déclencheur de cet accord, mais reconnaissons que tout le monde y a mis du sien... Et même s'il vaut mieux tard que jamais, tout le monde sait que cela aurait pu être fait plus tôt. Il aurait fallu bouger dès l'année dernière, au moment de la crise des subprimes. Les banquiers savaient parfaitement qu'il y avait des financements croisés entre les banques françaises et américaines, que des banques françaises avaient acheté des créances douteuses. Comment Nicolas Sarkozy et Christine Lagarde peuvent-ils oser affirmer qu'ils découvrent la crise financière ? Soit ils mentent, soit ils sont incompétents.

L'Union européenne a décidé de lancer un plan d'action pour soutenir l'économie. La soutenez-vous ?

Oui bien sûr et je souhaite que ce plan s'accélère et que cela réussisse. Il y a des leviers considérables de croissance économique : habitat durable, éducation, santé, grandes filières industrielles, automobile, aéronautique, sidérurgie, tout cela en relevant le défi de la lutte contre le réchauffement planétaire.

La crise va-t-elle au moins permettre de conforter la construction européenne ?

La crise peut être une chance si elle permet de changer le système, les règles du jeu, les rapports de force et non pas consolider un système perverti qui vient d'aller dans le mur. Si rien n'est fait, on sait qu'il y aura d'autres crises, en raison notamment des pratiques prédatrices de fonds d'investissement non réglementés, qui, comme avec la CAMIF, cherchent à faire du profit sur le dos des PME. Le risque c'est que tout recommence, puisque rien ne change. Les traders sont toujours payés en fonction de l'argent qu'ils retirent des spéculations boursières, sans aucune pénalité quand ils font perdre de l'argent.

Certains économistes disent que les fonds alloués aujourd'hui aux banques vont créer une nouvelle bulle spéculative...

C'est possible parce que ces 10 milliards, ils vont où ? Ils sont utilisés comment ? On ne sait pas. On est quand même dans un système fou. Si cela se trouve, les banques continuent à spéculer avec ces fonds, puisque l'Etat n'est pas au conseil d'administration et n'exige pas que ces 10 milliards soient uniquement utilisés pour octroyer des crédits interbancaires ou pour financer l'innovation des PME. C'est très grave : l'Etat a trouvé de l'argent pour les coupables de la crise et ses victimes, les entreprises et les ménages, les contribuables, n'ont aucun moyen de savoir comment leur argent va être utilisé. Pourquoi n'y aurait-il pas dans les conseils d'administration des épargnants, des citoyens, des associations de consommateurs, le centre des jeunes dirigeants, la CGPME... Voilà la vraie réforme de la gouvernance des banques.

La gauche européenne est restée bien muette dans cette crise.

C'est dommage. Le Parti socialiste européen devrait se faire entendre. Peut-être est-ce à cause d'une structure trop lourde, mais il n'est pas trop tard pour organiser un forum global sur le nouveau système de société et de production qu'on doit mettre en place. En plus la crise est une opportunité pour les idées de gauche. Il y a une réhabilitation du rôle de la puissance publique. Il ne s'agit pas non plus de tomber dans une économie étatisée mais de prouver que les droits et les devoirs, cela doit être pour tous, à chaque échelon de la société.

Et comment expliquer que le Parti socialiste français ne prenne pas aujourd'hui plus de poids, dans un contexte qui lui est favorable ?

Parce que le PS doit se reconstruire. Je ne vais pas en rajouter sur la nécessité pour le PS de changer, de se rénover en profondeur et de porter un projet alternatif à la hauteur des défis du temps présent.

Propos recueillis par Hélène Fontanaud, Ivan Best et Pierre Kupferman

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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 18:29



"La social-démocratie est un modèle périmé."


Le Parisien : La crise ne sonne-t-elle pas l’heure, à droite comme à gauche, des personnalités fortes et pragmatiques ?

Ségolène Royal : Les Français découvrent que les hauts dirigeants des entreprises et de la finance internationale ont emmené le système dans le mur. Pour changer la donne et le rapport de forces afin que la crise serve à quelque chose il va falloir, oui, beaucoup de courage, un esprit visionnaire et aussi ne pas être lié aux puissances d’argent.

Face à la rapidité de mutation du capitalisme, les socialistes n’ont-ils pas, à chaque fois, un métro de retard ?

Pas toujours !… Souvenez-vous de ce que j’avais dit pendant la campagne présidentielle et qui m’a valu parfois tant de sarcasmes : je parlais des rémunérations excessives des traders, du nécessaire recentrage des banques sur leur coeur de métier, de l’interdiction des paradis fiscaux, de la création de fonds public d’aides aux PME, de la sécurisation des salariés comme instrument majeur de l’efficacité des entreprises. Je n’étais absolument pas en retard, bien au contraire. En revanche, on ne peut que constater l’échec cinglant de la politique économique de la droite depuis un an et demi. Une politique qui se résume au bouclier fiscal, c’est-à-dire à un avantage aux rentiers.

Le PS n’a donc pas, selon vous, à revoir son logiciel, à aller plus loin ?

Bien sûr qu’il faut aller plus loin, et certainement pas en revenant aux idées de la social-démocratie , et encore moins aux idées libérales ! La social-démocratie a été opérationnelle à un moment donné de l’histoire. Mais comment ne pas constater qu’elle a été tenue en échec dans plusieurs pays européens ? Pourquoi ? Parce qu’il faut un Etat préventif qui change les rapports de force et non pas, comme dans la social-démocratie, un Etat secouriste qui ne remet pas en cause le système. Quand j’entends certains socialistes vanter les vertus en 2008 du modèle social-démocrate, je suis stupéfaite, car c’est un modèle périmé. C’est un nouveau modèle qu’il faut inventer. Avec une lucidité radicale sur de nombreux sujets…

Lesquels ?

Il faut, par exemple, obliger les entreprises qui font des bénéfices à rembourser tous les fonds publics afin de stopper les délocalisations et les licenciements. Je l’ai fait dans la région que je préside. Il est urgent de le faire à l’échelle nationale car des entreprises profitent actuellement de la crise voyez le comportement scandaleux d’ArcelorMittal en Lorraine pour accélérer certaines délocalisations. J’insiste : quand des entreprises se comportent mal, il faut être avec elles radical et, à l’inverse, tout faire pour sécuriser les PME innovantes en facilitant des compromis sociaux entre salariés et employeurs afin que tous défendent ensemble l’intérêt de l’entreprise.

C’est cela, le socialisme ?

Oui. C’est le socialisme du XXI e siècle, revisité à la lumière des immenses défis d’aujourd’hui. Une pensée politique doit toujours être en mouvement. Avec un certain nombre de repères intangibles.

Et c’est quoi « le » repère intangible du socialisme ?

C’est vouloir humaniser le monde. Regardez comment il en a besoin, le monde aujourd’hui ! L’Amérique de Bush a pensé et Nicolas Sarkozy reste fasciné par ce modèle-là que ce qui crée la richesse, ce n’est pas le travail bien payé mais la société de consommation à tout-va, fondée sur le surendettement des ménages, juteux pour les banques. Résultats : la crise planétaire, les salaires des équipes dirigeantes multipliées par dix en dix ans, les inégalités qui se creusent. Le salaire moyen des 50 patrons français les mieux payés a augmenté de 20 % durant la seule année 2007 et, pendant ce temps-là, la moitié des cadres a perdu du pouvoir d’achat. Or si les cadres sont démotivés, ça va très mal se passer dans les entreprises ! On ne va pas attendre trois ans comme cela. Il faut que Sarkozy rectifie la trajectoire. Seule une pression de l’opinion et un PS à l’offensive pourront l’y forcer. Les salariés désespérés de la Camif avec lesquels j’étais vendredi, qui voient les milliards pour les banques et rien pour eux, me disaient : « Sarkozy, avec de telles fautes professionnelles, mérite un préavis de licenciement pour 2012 ! »

Si votre motion obtient une majorité relative des suffrages, avec qui êtes-vous prête demain à passer alliance pour gouverner le PS ?

Tous ceux qui voudront nous rejoindre seront les bienvenus. On aura voté sur un projet. A partir de là, il n’y a pas d’interdit, pas d’exclusive. Parce que j’aime les militants, je ne suis pas rancunière. C’est pour eux que, dans cette période, je n’ai pas répondu aux attaques.
J’ai tracé ma route. Les militants auraient pourtant apprécié qu’un peu de respect soit demandé à M. Rocard par Bertrand (NDLR : Delanoë) , qui promet de la discipline. De même, comment Martine (NDLR : Aubry) peut-elle accuser le PS de ne pas avoir travaillé alors qu’elle a en charge, depuis trois ans, les questions sociales et l’emploi, comme secrétaire nationale chargée de ces questions ? Est-ce une autocritique ? Il faudra donc que le travail et le respect soient enfin les règles au parti. Donc, tout le monde est utile, mais il est temps que ça change et de donner des responsabilités à une nouvelle génération. Déjà, il y a un pack opérationnel qui fait une belle campagne collective : Vincent Peillon, François Rebsamen, Julien Dray, Delphine Batho, Najat Belkacem, Manuel Valls, Dominique Bertinotti, Jean-Jack Queyranne, Aurélie Filippetti, Guillaume Garot et, bien sûr, Jean-Louis Bianco, Jean-Pierre Mignard et Gérard Collomb.

En cas de succès de votre motion, serez-vous candidate au poste de premier secrétaire ?

Il y a un leadership politique qui continue et continuera. Est-ce que je l’assumerai en étant à la tête du PS ? On verra. Une évidence : une personne, quel que soit son talent, ne peut pas relever à elle seule tous les défis qui attendent notre parti. Il y aura demain des responsabilités bien identifiées et clairement déléguées. Dans un esprit d’équipe, avec un animateur d’équipe. Mais, aujourd’hui, l’heure est au choix entre des projets, et celui que je défends est le seul à assumer une continuité avec la campagne présidentielle de 2007. Il est très important que les militants choisissent à la fois le changement en profondeur du parti et la fidélité aux millions d’électeurs qui se sont reconnus dans ces idées. Indépendamment de ma personne, la présidentielle a été, en effet, un très grand moment de l’histoire des socialistes, spécialement pour les catégories populaires. Ce sont elles qui nous ont permis d’accéder au second tour. Tous ceux qui ont manqué de respect au vote des militants en critiquant ou en ne soutenant pas la candidate choisie par euxméritent-ils, moralement, leurs voix aujourd’hui ? Seule la droite pourrait s’en réjouir.

Propos recueillis par Philippe Martinat et Dominique de Montvalon




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